Publié il y a 8 h - Mise à jour le 19.12.2024 - Propos recueillis par Louise Gal - 4 min  - vu 74 fois

ARLES Christophe Fontfreyde, directeur du Parc naturel régional de Camargue : "C'est un redressement relativement spectaculaire"

Concertation publique parc naturel régional de Camargue

Christophe Fontfreyde lors d'une concertation publique dans le cadre de la révision de la charte.

- Louise Gal

Le dernier comité syndical du Parc naturel régional de Camargue de 2024 a eu lieu mercredi 18 décembre. Le débat d’orientation budgétaire de 2025 figurait à l'ordre du jour. L'occasion de faire un point avec Christophe Fontfreyde, le directeur du Parc, sur le résultat prévisionnel de l'exercice 2024.

Objectif Gard : Un rapport de la chambre régionale des comptes publié le 18 octobre dernier, et édité à partir de l’analyse des exercices de 2018 à 2023, faisait état d'une "situation financière dégradée". Qu'en est-il désormais ? 

Christophe Fontfreyde : Les comptes se redressent. Nous n'avons pas totalement finalisé le résultat de l'exercice 2024, mais nous avons une fourchette qui est un résultat positif entre 300 000 et 600 000 euros. C'est un redressement relativement spectaculaire, alors que nous avions en effet un déficit de 448 000 euros l'année dernière. Quand je suis arrivé, les comptes étaient négatifs mais faiblement négatifs, parce qu'il y avait un tas de factures diverses et variées qui étaient impayées, et qui mettaient en difficulté nos fournisseurs. Nous avons donc payé tout ce qu'on aurait dû payer au cours des années antérieures. Certaines choses avaient jusqu'à 5 ans d'ancienneté. Cela a créé un déficit, mais qui est le cumulé de tout ce qu'on n'avait pas payé les années passées. 

Est-ce un résultat satisfaisant ? 

Cela veut dire que les finances sont désormais saines. Mais ce n'est pas encore satisfaisant car on est encore un peu justes en trésorerie puisque quand on rétablit l'équilibre budgétaire, il faut un petit peu de temps avant que cela se ressente en trésorerie. Il ne faut donc pas croire que nous pouvons dépenser 300 000 ou 600 000 euros comme ça demain. Ce n'est malheureusement pas le cas. L'essentiel de ce résultat positif bouche le trou du passé. On va donc arriver en cumulé entre zéro et 200 000 euros de résultat. Il faut qu'on fasse encore une très bonne année comme ça avant de pouvoir souffler. De toute façon, il va falloir qu'on reste encore vigilants sur les dépenses en 2025. Mais on retrouve un fonctionnement normal. Ce qui fait que l'outil parc est à nouveau fonctionnel au niveau du territoire. L'outil était tellement disfonctionnel qu'il n'avait plus du tout d'utilité pour le territoire, le parc n'a pas d'importance, ce qui est important c'est le territoire et en quoi il peut lui être utile. Donc il est à nouveau capable de faire son travail. Maintenant ce sont les Camarguais qui vont s'en saisir pour dire comment ils veulent l'utiliser.

Qu'avez-vous mis en oeuvre pour obtenir ce résultat ? 

Il y a eu des contributions exceptionnelles de tous les membres qui ont versé au total à peu près 180 000 euros, ce qui correspond à environ 12% de leur contribution annuelle en plus. Chacun a fait l'effort à la mesure de ce qu'il versait habituellement. On l'a pris comme un retour de la confiance vis-à-vis de l'équipe du parc. Le reste, c'est une meilleure gestion, c'est-à-dire une rationalisation des dépenses, un allègement de l'organigramme, un travail pour aller chercher les subventions, les recettes. On a réduit les dépenses, on a augmenté les recettes et on a remis en ordre l'organigramme. Ce qui nous donne un peu de marge de manoeuvre pour préparer la suite. L'équipe est un peu resserrée, probablement trop par rapport à l'ensemble des missions qu'on a car on n'a pas renouvelé tous les départs, les cadres intermédiaires n'ont pas été remplacés. Mais tant qu'on est en phase de révision de charte, tant qu'on n'a pas de prévisionnel sur les 15 prochaines années on ne va pas créer des postes définitifs de chargé de missio. On va recruter pour réviser la charte, pour lutter contre la salinisation du delta mais on recrutera de manière permanente seulement quand cela sera stabilisé avec la charte remise à l'ordre du jour. 

Quels sont les projets principaux pour 2025, outre la révision de la charte ? 

Toute la marge qu'on va mobiliser va être engagée sur la lutte contre la salinisation du delta et sur la révision de la charte. On a une feuille de route en 30 actions opérationnelles qui vont se dérouler sur 2025 / 2026, le temps qu'on écrive la charte car on ne voulait pas ne rien faire en attendant. Donc ce sont des choses très opérationnelles pour faire recouler l'eau douce en Camargue, en lien étroit avec le syndicat mixte de gestion des associations syndicales du Pays d'Arles, le Symadrem et en coordination avec le syndicat mixe de la camargue gardoise. Pour faire ça, on a monté un pôle "eau et paysage" qui pilote l'ensemble des 30 opérations. On s'est réorganisé en interne pour avoir un groupe de travail de cinq personnes. On en a trois pour le moment qui ont déjà commencé à travailler. On a déjà fait la première commission d'urgence qui a eu lieu en début de mois. Pour les deux autres personnes on recherche notamment un ingénieur des travaux en hydrolique.

Des aides exceptionnelles, ou un dégel de la participation financière des membres du comité syndical sont-ils prévus pour 2025 ?

Non, la participation financière est gelée depuis très longtemps pour tous les parcs en Région Sud. Un dégel a lieu pour les changements de charte. On ne va probablement pas dépenser de l'énergie là pour les prochaines années. On va faire avec ce qu'on a, on va gérer du mieux possible et préparer dans le cadre de la révision de la charte un budget du parc qui soit plus adapté pour la prochaine charte. Quant à l'aide exceptionnelle, on considère que c'était vraiment pour nous aider à épurer le passé, donc il n'y en a pas de nouvelle prévue.

Propos recueillis par Louise Gal

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