ARLES La Ligue des droits de l'Homme exclue de la Maison des associations
Danielle Valette a officiellement annoncé ce jeudi 12 décembre l'exclusion de la Ligue des droits de l'Homme de la Maison de la vie associative d'Arles.
17 voix pour, 4 contre. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) s’y attendait mais c’est désormais officiel. Le conseil d’administration de la Maison de la vie associative d’Arles (MDVA) a voté lundi 9 décembre son exclusion. "Pour nous c’est une atteinte évidente aux libertés associatives et au droit au recours. Cela nous pose vraiment question parce que les raisons qui sont invoquées, sont que nous poursuivons un but politique. Ce qui démontre qu’ils ne connaissent pas les statuts de la LDH et qu’ils n’ont pas bien regardé notre programme de cette année lequel montre notre éclectisme, et notre envie de faire vivre le débat démocratique", regrette Marguerite Pozzoli, la présidente de la LDH. Cette décision lui a officiellement été annoncée ce jeudi 12 décembre, lors d’un entretien avec Danielle Valette, la présidente de la MDVA.
Cette dernière justifie cette exclusion en s'appuyant sur l'article 9 des statuts de Arles Associations. "Il stipule qu'une association qui a porté un préjudice matériel, ce qui est le cas avec les 7 000 euros d'avocat déjà réglés, et/ou moral, ce qui est le cas avec le référé, peut être exclue." Dans une lettre adressée le 18 novembre dernier à la LDH pour lui signifier que le conseil d’administration envisageait de procéder à son exclusion, la présidente de la MDVA indiquait qu'elle ne pouvait pas "accepter l'adhésion de structures poursuivant un but politique". "Évidemment qu’on n’est pas neutres quand on défend les droits humains", réplique Marguerite Pozzoli. "Lorsqu'ils ont refusé la diffusion de notre film sur Béziers, on leur a fait remarquer que toutes nos activités étaient politiques au sens citoyen du terme mais pas partisan. Mais il n’y a pas eu de possibilité de dialoguer sur le fond." Danielle Valette pointait également du doigt le lancement des procédures judiciaires ainsi que des "prises de position publiques contre le conseil d’administration et sa présidente", arguant que la LDH avait "contesté la neutralité politique d'Arles-Associations". Marguerite Pozzoli réfute ces accusations. Elle souligne que les autres sections de la LDH leur enviaient "cette chance" de faire partie de la MDVA. "On a toujours été très positifs, et ne manquant jamais une occasion de remercier le personnel."
Cette décision est-elle définitive ? Danielle Valette fait savoir "qu'une porte n'est jamais complètement fermée. Mais pour le moment, c'est une exclusion tant que le référé sur le fond n'aura pas été jugé", indique-t-elle, précisant qu'elle "ne décide pas seule, il y a un conseil d'administration." En attendant, la LDH ne peut désormais plus bénéficier des locaux de la MDVA pour organiser ses événements. "Cela nous oblige à faire des acrobaties pour chercher des salles en harmonie avec le type de rencontres que nous prévoyons. On se retrouve avec des salles qui ont des capacités d'accueil plus faibles. C'est dommage de priver le public arlésien de bonnes conditions d'accueil et de nous faire disperser nos énergies alors qu’on devrait les concentrer sur ce qu’on organise", regrette Marguerite Pozzoli.
La Ligue des droits de l'Homme n'entend pour autant pas baisser les bras, et compte bien maintenir les événements prévus pour l'année 2025. Pour ce faire, l'association peut compter sur "un élan de solidarité", comme le souligne sa présidente. "Notre ciné-débat du 24 janvier sur les stéréotypes dont sont victimes les Roms est maintenu et se fera au CRDA qui est partenaire de cet événement. Le 6 février, on fait venir Evelyne Sire-Marin, vice-présidente de la LDH, qui a été présidente du syndicat de la magistature, sur la question de la justice des mineurs. L'événement devrait avoir lieu à l'Angerie. En mars, nous avions prévu quelque chose sur les femmes Afghanes et un tiers-lieu nous a tout de suite offert son espace", énumère-t-elle. La Ligue des droits de l'Homme appelle par ailleurs à un rassemblement le jeudi 19 décembre "pour défendre les libertés associatives et la liberté d'expression. On ne défend pas seulement notre cas, ces libertés sont mises à mal un peu partout en France."