ARLES L'extension du cimetière de Mas-Thibert inaugurée : la regrettée intimité
Le montant des travaux comprenant l'extension du cimetière de Mas-Thibert et la réfection de la chaussée de la rue du Rhône et du chemin du cimetière, co-financés par le Département des Bouches-du-Rhône (70%) et la ville d'Arles (30%), s'élève à près de 700 000€.
L'inauguration de l'extension du cimétière de Mas-Thibert, village rattaché à Arles, a eu lieu hier, dimanche 1er décembre, en fin de matinée. Il s'agit de l'agrandissement du carré mulsuman sur une surface de 2 000 m2 et donc 150 places supplémentaires. S'ajoutent l'aménagement d'un portail, d'une clôture, du réseau d'eau pluvial, d'allées adaptées aux normes d'accès pour les personnes à mobilité réduire et aux véhicules, la mise en place de fontaines et de bancs. Un premier chantier évalué à 450 000€ co-financé par le Département des Bouches-du-Rhône (70%) et la ville d'Arles (30%). Ceux-là et sur la même répartition, ont également investi 230 000€ pour la réfection de la chaussée et la création d'un trottoir sur la rue du Rhône et le chemin du cimétière.
Des travaux "inscrits dans le contrat de développement et d’aménagement", qui répondent "à l'angoisse, au doute des Mas-Thibertais de savoir s'ils auraient la place de reposer dans leur village", a indiqué Patrick de Carolis, le maire d'Arles, accompagné de son adjoint en charge de Mas-Thibert, Antoine Parra. "Travailler pour le respect des disparus est aussi important que de travailler pour la vie", a-t-il poursuivi. Et le même d'énumérer les projets réalisés dans le village : "sept travaux de voirie, ceux sur le Pont de Beynes, à l'école Marinette-Carletti, l'installation de caméra" etc. "Mais il reste tant à faire. Nous travaillons sur un nouveau contrat départemental et c'est à travers lui que d'autres travaux seront menés", a conclu le premier édile arlésien.
Dans son discours, Mandy Graillon, élue à la ville et conseillère départementale représentant Martine Vassal, a rendu hommage à la communauté harkis. "L'inauguration de cette extension est aussi un acte symbolique fort, afin de montrer que nous n'oublions pas ceux qui ont servi la France avec courage et fidélité, souvent au prix de leur propre vie. C'est un lieu de mémoire et de transmission. Il rappelle que l'histoire des harkis est une partie intégrante de notre histoire arlésienne, a-t-elle souligné. Ce lieu invite chacun d'entre nous à réfléchir à notre devoir de reconnaissance et à notre responsabilité envers ceux qui ont été fidèles à notre pays."
"À nouveau on nous parque"
Une fois la cérémonie terminée, l'assemblée - peu fournie - a été invitée à partager le verre de l'amitié dans les locaux de la mairie annexe. Certains sont restés sur place, des harkis et enfants d'harkis, commentant cette extension du cimétière de Mas-Thibert aux côtés de Serge Meyssonnier, médecin et conseiller municipal exclu de la majorité en 2022, lequel revendique l'origine du projet.
"À nouveau on nous parque, on dirait un parc pour animaux", s'agace une Mas-Thibertaise pointant du doigt le grillage qui borde ce nouvel espace. Mohamed Otsmani, enfant du village et fils d'harkis poursuit : "Ça ne correspond pas à la typologie architecturale musulmane, il n'y a aucune intimité. Quelle que soit la confession, on a besoin d'initimité pour se recueillir auprès de nos défunts." Mohamed signale également des fissures sur les murs de l'enceinte plus ancienne. Interpellés au sujet de la clôture, le maire et son adjoint expliquent qu'en raison "de problèmes d'environnement, l'urbanisme nous empêche de créer un mur, il en va de la sécurité face aux risques d'inondations pour laisser passer l'eau". Un projet de mur végétal est à l'étude afin de préserver l'intimité des familles des défunts.