Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 19.07.2024 - Propos recueillis par Louise Gal - 4 min  - vu 3000 fois

FAIT DU JOUR Ibrahim Maalouf : "J'ai des souvenirs incroyables à Arles"

Ibrahim Maalouf aux arènes de Nîmes

Archive Ibrahim Maalouf aux arènes de Nîmes.

- Crédit photo Anthony Maurin

Ibrahim Maalouf sera en concert au théâtre antique d'Arles ce vendredi 19 juillet, dans le cadre du festival Les Escales du Cargo. Le jazzman le plus populaire de la scène musicale française y présentera son nouveau projet, « Trumpets of Michel-Ange ». Interview.

Objectif Gard : Ce n’est pas la première fois que vous venez à Arles, vous étiez déjà présent en 2022 aux Escales du Cargo dans les arènes. Vous aimez jouer dans cette ville ? 

Ibrahim Maalouf : C'est une ville immense, qui regorge de ressources, qui a une grande diversité. J'ai des souvenirs incroyables à Arles donc ça me fait vraiment plaisir de pouvoir revenir y jouer ! 

Vous allez présenter aux Arlésiens votre album « Trumpets of Michel-Ange », qui sortira le 20 septembre prochain. Il raconte la célébration d'un mariage ? 

C’est comme un grand mariage universel. J’avais vraiment besoin que cela soit un album joyeux, une vraie fête, une vraie célébration. En ce moment, à part les Jeux Olympiques qui nous apportent quand même un petit peu de bonheur, je trouve que tout est un peu morose. Quand on voit l’état de l’Europe, l’état du monde, l’état du Moyen-Orient. Quand je pense au Liban, quand je pense à ce qu’il se passe en ce moment dans cette région, c’est triste. J’avais besoin de joie, de quelque chose d’un petit peu plus réjouissant. Et cet album, clairement, c’est un album pour faire la fête, vraiment !

« Trumpets of Michel-Ange » ce n'est pas seulement un album, c'est aussi un projet plus global...

Je dirai que c'est un passage de relai. En parallèle de l'album, il y a aussi une marque de trompette et une académie de trompette qui s'appelle l'académie des trompettes de Michel Ange. Il y a toute une histoire derrière ce projet, ce n'est pas juste un album et une tournée, c'est bien plus que ça. C'est l'envie de transmettre à tous ceux qui veulent apprendre à jouer de cet instrument dont j'ai hérité, et que mon père a inventé dans les années 1960. Le rêve de mon père il y a soixante ans, lorsqu'il a inventé cet instrument, c'était que dans le monde entier, tous les trompettistes s'y intéressent et aient envie d'en jouer. Et comme je le dis souvent, malheureusement pour lui, le seul qui s'y est intéressé c'est son fils. Donc j'avais envie de profiter du succès que j'ai depuis maintenant pas mal d'années pour faire en sorte que le rêve de mon père finisse par arriver. Et qu'au bout d'un certain temps, beaucoup de trompettistes à travers le monde jouent de cet instrument. Il fallait donc commencer quelque part, alors j'ai créé cette académie, ce projet, cette marque de trompette.

C'est la raison pour laquelle vous enseignez depuis de nombreuses années ? 

J’essaye vraiment de faire tout ce que je peux pour que l’héritage de mon père ne parte pas comme ça dans le vide. Qu’il n’ait pas fait tout ça en vain, juste pour moi et après plus rien. Je n'ai pas envie que tout ce que mon père m’a appris, que tout ce que j’ai appris de mon métier depuis maintenant 25 ans que je tourne, ne serve à rien, que cela ne soit que pour moi, pour mon ego, pour ma carrière. J’ai envie que cela serve vraiment à quelque chose. Et si je peux apporter juste ça, ce serait génial.

Vous permettez même aux détenteurs d'une trompette T.O.M.A de partager la scène avec vous lors de votre tournée. Savez-vous si quelqu’un a déjà prévu de vous rejoindre sur scène à Arles ?

Oui, la spécificité de ce projet, entre autres, c'est qu'il y a des personnes qui ont acquis cette trompette, qui sont maintenant en train d'apprendre à en jouer grâce à l'académie, et je leur dit qu'à chaque fois qu'il y a un concert et qu'elles ont la possibilité de nous rejoindre, de venir, de monter sur scène, d'apprendre à jouer sur scène avec nous, devant le public ! Je ne sais pas encore s'il y aura du monde à Arles, mais depuis le début il n'y a eu que très très peu de concerts où il n'y a pas eu de trompettiste, donc j'espère qu'il y en aura !

Vous avez invité plusieurs artistes sur cet album, comme Matthieu Chedid ou Toumani Diabaté. C'est quelque chose que vous faites très souvent. Qu'est-ce que cela vous apporte de travailler avec d'autres musiciens ? 

C’est génial ! Je fais de la musique pour ça. Je fais vraiment de la musique pour la connexion avec les autres artistes, pour me sentir connecté au monde, pour créer. La musique, pour moi, c’est vraiment un prétexte pour le collectif, pour sentir que je partage des choses avec d’autres artistes, avec du public, avec des organisateurs de festivals, etc... Pour moi l’objectif  de faire de la musique c’est vraiment la connexion avec l’autre. Et quoi de plus beau que de se connecter avec des artistes que je respecte et que j’aime beaucoup comme ceux que j’ai invités sur cet album. Il n’y a rien de plus beau pour moi.

C'est Mimaa, une jeune artiste alésienne, qui assurera votre première partie. Pourquoi ce choix ?

On m'a proposé plusieurs artistes, tous vraiment très intéressants, et j’ai donné mon feu vert pour que Mimaa fasse ma première partie. Je ne connaissais pas très bien, j'ai découvert grâce aux organisateurs de cette soirée et j'ai vraiment trouvé ça très très chouette !

Propos recueillis par Louise Gal

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio