Ce sont avant tout "de vieilles connaissances" que les réseaux sociaux ont remis en contact. À l'origine, il y a Fabrice, Philippe et Gipsy (*), qui empruntèrent un chemin commun, il y a une quarantaine d'années, en accompagnant l'essor des radios libres. "On s'est connus à radio Anthracite, à La Grand-Combe, quand on avait entre 16 et 20 ans, explique Fabrice. Gispy l'a connue à 12 ans. On a ensuite bossé ensemble à radio Fil à soie, à l'époque où Patrick Malavieille faisait le flash info." La reprise des ondes par des entreprises plus importantes et la concentration que les groupes privés ont favorisée a, petit à petit, ruiné l'esprit fait d'innovation et de piraterie qui donnait du souffle aux radios libre. 

L'un - Fabrice - est parti vers le journalisme, l'autre - Philippe - est resté dans la musique, en étant DJ résident du club de Deaux pendant treize ans ou très régulier au Caveau de l'Alma. "Mais minots, on s'était dit : "un jour, on montera notre radio"." Une envie motivée par "la passion d'être animateur , de la musique et de la proximité avec les gens". Une promesse que les radios dites libres - à l'exception des associatifs - ne tiennent plus depuis bien longtemps. "NRJ et Fun sont arrivés et ils ont tout cassé", déduit Fabrice. 

"On veut être partenaire de tout ce qui passe à Alès"

Fabrice, animateur de radio Platine 45

Pendant le Covid, Philippe et Gipsy font une première tentative de radio en ligne, avec le même nom qu'aujourd'hui. Une expérience de huit mois, interrompue par la construction de la maison de Philippe et son déménagement. C'était, en fait, reculer pour mieux sauter car en bâtissant sa maison, Philippe décide de dédier une pièce à un studio. "Et on a repris l'antenne en septembre", rembobine l'intéressé. Juste quelques mois après avoir retrouvé Fabrice, par "la magie des réseaux sociaux". 

"Lui est animateur, précise Fabrice en parlant de Philippe. Moi, je m'occupe de la paperasse et un peu d'animation." La radio émet sept jours sur sept, 24 heures sur 24, avec des lives tous les soirs, entre 17h et 20h ; un hit parade des années 80 dans les conditions du direct, le samedi entre 14h et 17h ; ou encore des dédicaces, entre 13h et 14h le samedi après-midi. Platine 45 accueille aussi deux DJ résidents ; une émission rock, le vendredi, entre 18h et 20h ou encore une heure de reggae, le mardi, entre 21h et 22h. Et le samedi, après 22h, c'est un live, en partenariat avec la discothèque le Zébre bleu de Montpellier, qui fournit les enregistrements du week-end précédent.

"On retrouve la fibre de la radio des années 80/90. En ligne, on est moins visible que la FM mais on peut avoir une portée mondiale", argumentent les compères, pour qui retrouver une fréquence FM serait quand même l'idéal. "Parce que, pour faire télécharger une appli aux gens, même gratuite, c'est compliqué", se désole Philippe. Dès septembre, l'application enrichissait déjà le Google play et l'App store. 

L'application est, donc, évidemment gratuite. "Autrement, la radio est sur Internet, en écoute libre sur Deezer ou par l'assistant vocal Alexa." Mais ce n'est pas ce qui rend la station connue des Alésiens, alors qu'elle intéresse déjà environ 500 auditeurs par semaine. C'est pourquoi Platine 45 animera, ce jeudi soir, au V and B (173, route de Nîmes), entre 19h et 22h, le traditionnel blind test. "On en profitera pour distribuer des cadeaux à ceux qui téléchargeront l'appli sur leur téléphone." 

"On veut être partenaire de tout ce qui passe à Alès", s'enthousiasme Fabrice, qui peut déjà se satisfaire d'accords avec le bowling et le Cineplanet. "Vos plus beaux souvenirs", annonce le slogan de la radio. Les souvenirs, c'est au présent qu'ils se conjuguent, à l'écoute de radio Platine 45. 

* Ainsi que deux commerciaux, Nathalia et Jérôme.