Publié il y a 2 h - Mise à jour le 05.10.2024 - Thierry Allard - 4 min  - vu 265 fois

GARD Objectif 370 places supplémentaires en crèche pour le nouveau service public de la petite enfance

(Photo d'illustration : Anthony Maurin).

Il va y avoir du changement dans la petite enfance à partir du 1er janvier prochain.

En effet, la loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023 prévoit la mise en place du service public de la petite enfance, avec un rôle bien plus important des communes et intercommunalités. « Le nouveau service public petite enfance donne une compétence supplémentaire aux communes et communautés de communes : l’autorisation à la création de crèches », explique la vice-présidente du Conseil départemental déléguée à la Petite enfance, Maryse Giannaccini.

« Plus de légitimité » pour les communes et communautés de communes

Pour la Communauté de communes du Pays de Sommières, qui a la compétence petite enfance depuis 30 ans, « cette loi va nous donner un peu plus de légitimité », explique le vice-président en charge du dossier, Bernard Chluda. Car « jusqu’à maintenant, quand il y avait une ouverture de micro-crèche sur le territoire, on n’avait pas notre mot à dire », développe-t-il, satisfait de voir le rôle de la collectivité « renforcé ».

Une gouvernance renouvelée, qui change la donne. C’est pour cette raison que le Département et la Caisse des allocations familiales organisaient ce jeudi un colloque au Pont du Gard, auquel 160 élus et représentants de collectivités ont assisté. Si la donne change, c’est qu’il n’y a pas que le rôle des communes et intercommunalités qui évolue : celui du Département aussi, « qui va être renforcé dans sa mission de contrôle, pour réguler ce secteur », indique Nicolas Julien, directeur adjoint en charge des solidarités au Conseil départemental. Ainsi, le Département pourra aller jusqu’à fermer les structures qui ne répondraient pas aux normes attendues. Quant à la CAF, son rôle sera toujours de financer les structures, mais aussi d’accompagner les projets, « notamment dans les montages financiers », précise Matthieu Perrot, directeur de la CAF du Gard.

Le Conseil départemental et la CAF ont informé les élus sur l'évolution du service public de la petite enfance • Photo : Thierry Allard

L’enjeu est, à terme, de proposer plus de places de crèche. « Dans le Gard, le taux d’accueil des enfants dans les crèches et chez les assistantes-maternelles est de 52,5 %, la moyenne nationale est à 60 %, le Gard est en retard sur les solutions d’accueil », pose Matthieu Perrot. Pour y remédier, outre cette nouvelle gouvernance, « l’État met 1,5 milliard sur la table pour accompagner les collectivités », poursuit-il, avec un objectif : « créer 370 places en crèche supplémentaires d’ici 2027. » Actuellement, le Gard compte 4 581 places en crèche. Surtout que dans le même temps, « entre 25 et 30 % des assistantes-maternelles vont partir à la retraite dans les cinq ans à venir », explique le directeur de la CAF du Gard.

Permettre le retour à l’emploi

Il faut donc créer des places, « en faisant en sorte que ce soient des gens compétents qui les ouvrent, ce que nous voulons, c’est la qualité », affirme Maryse Giannaccini. Dans le privé comme dans le public, même si l’accueil dans les crèches publiques reste moins cher que le privé ou les assistantes-maternelles. Ainsi, sur les 17 000 euros par an que coûte en moyenne une place en crèche, 3 500 euros sont supportés par les familles, 3 500 par les collectivités et 10 000 par la CAF. Alors « le but de la loi est aussi de permettre une activité professionnelle des deux parents », rappelle Matthieu Perrot, le manque de solution de garde d’enfant étant un des principaux freins du retour à l’emploi, surtout pour les femmes.

C’est aussi pour cette raison que des places de crèche AVIP (à vocation d’insertion professionnelle), réservées aux demandeurs d’emploi et aux personnes en réinsertion professionnelle lorsqu’elles en ont besoin, vont être déployées. « Il y en a 40 dans le département, l’objectif est de 100 places à l’horizon 2027, et si on peut en faire plus, on en fera plus », détaille Jérôme Abellaneda, de la CAF du Gard. Pour le Département, plus de places en crèche veut aussi dire « plus de prévention, de soutien à la parentalité, pour avoir moins de problématiques de protection de l’enfance », relève Nicolas Julien.

En chiffres

Le Gard compte 6 700 naissances par an, 5 900 places chez des assistantes maternelles et des gardes d’enfant à domicile et 4 581 places en crèche. En tout, notre département compte 21 700 enfants de moins de 3 ans et 11 500 places d’accueil.

1,5 milliard est donc mis sur la table, pour que la CAF finance jusqu’à 80 % des investissements pour les crèches, sachant qu’il y a aussi « un système de bonus, les places en crèche seront mieux financées qu’aujourd’hui, et la CAF va aussi mieux financer les places existantes », indique le directeur de la CAF du Gard. Le problème ne sera donc pas dans la construction éventuelle de crèches, mais « plus dans le coût de fonctionnement, et surtout dans le fait de trouver du personnel formé », avance Matthieu Perrot. Surtout vu « la faible attractivité des métiers de la petite enfance, ce qui est un handicap pour l’installation de ce nouveau service public de la petite enfance, explique le président du conseil d’administration de la CAF du Gard Didier Paquette. Le palliatif est la revalorisation de ces métiers. »

Il faut aussi désormais que les élus communaux et intercommunaux se saisissent de la question. « Nous disons aux élus : il faut vous impliquer, lance Didier Paquette. Ce sera vous les décisionnaires, soyez acteurs. »

Thierry Allard

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