Il est environ 10h ce jeudi, une file de voitures s'amasse à l'arrière de la boutique solidaire du Secours catholique des Angles. Ce sont des habitants qui viennent donner des vêtements, du linge, un vélo pour enfant. L'un d'eux a même amené des ordinateurs et des objets de bureautique. À l'intérieur de la boutique, les petites mains bénévoles réceptionnent, trient et évaluent l'état des nouveaux arrivages, puis les mettent en rayon.

Depuis trois ans et demi, la boutique solidaire du Secours catholique est installée aux Angles, le long de l'avenue de la 2e D.B., juste derrière le centre d’affaires des Mousselières. Dans le local de 190m2, sont vendus à petits prix des habits, des chaussures, de la vaisselle, des jouets, des articles de puériculture, du petit électroménager... La boutique est ouverte aux visiteurs les lundis et mercredis après-midi ainsi que les vendredis matin.

Depuis le lundi 4 et jusqu'au 11 mars, y est organisée la grande braderie, "pour écluser les stocks d'hiver", indique Laurence Chirouze, coresponsable vie d'équipe au Secours catholique des Angles. Tous les habits sont à 1 €. Cet évènement est organisé deux fois par an, à l'aube du printemps et début octobre. 

La seconde de main dans l'air du temps 

Les acheteurs sont nombreux à farfouiller dans les rayons. Certains viennent pour la première fois, d'autres sont des fidèles qui croisent souvent des connaissances avec qui ils discutent un moment. Même hors braderie, la boutique solidaire fonctionne bien. "On voit beaucoup de jeunes qui viennent acheter des jouets. La seconde main s'est démocratisée, les sites comme Vinted y ont beaucoup contribué aussi", constate Laurence Chirouze, qui a 18 ans de bénévolat derrière elle. Les ventes servent à couvrir les charges de la boutique mais aussi à financer des projets au niveau départemental. 

L'association angloise reçoit de nombreux dons et collabore aussi avec d'autres structures. La bénévole liste : "On travaille avec Mobil'douche qui permet aux personnes sans-abri de se laver. On leur donne des serviettes, des sous-vêtements. On échange aussi avec une visiteuse de prison, une dame qui fait des maraude, une personne qui s'occupe de l'accueil de migrants. On fait des lots de lunettes pour un opticien qui les envoie dans des pays dans le besoin. On recycle au maximum."

Des ateliers couture, tricot, lecture, un espace café/thé...

Mais la boutique solidaire n'est pas la seule activité du Secours catholique des Angles, qui réunit une trentaine de bénévoles. Il y a aussi l'accueil social de personnes adressées par les assistantes sociales, par la Mission locale ou par le CCAS (centre communal d'action sociale). "On reçoit 68 familles. 70 % d'entre elles sont des familles monoparentales", indique Laurence Chirouze. Elle poursuit : "On les aide sous forme de chèques restaurant, de bons pour s'habiller à la boutique, on les écoute. (...) On nous envoie principalement des personnes en rupture de ressources."

Ces entretiens sont aussi l'occasion de nouer un lien avec ces personnes, parfois en situation d'isolement. Aux heures d'ouverture de la boutique solidaire, il est également possible de boire un café ou un thé : "Cela permet de créer du lien. Il y a un monsieur qui vit seul chez lui et qui vient à chaque ouverture. Il y a plein de gens comme lui qui sont seuls et ne font pas de bruit. Je les appelle les invisibles." D'ailleurs, le Secours catholique des Angles fait aussi vivre le dispositif Monalisa sur le territoire. Plusieurs bénévoles visitent régulièrement des personnes âgées isolées du canton de Villeneuve-lez-Avignon. 

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Une bénévole anime aussi des ateliers tricot et couture depuis quelques mois. Sans oublier les moments de lecture à voix haute. Il n'est pas rare que des acheteurs de la boutique solidaire se voient déclamer une fable de La Fontaine par Jean-Pierre Marchand, l'autre coresponsable vie d'équipe au Secours catholique anglois. Deux fois par mois, l'association distribue aussi des paniers solidaires. Aujourd'hui, le dispositif compte une vingtaine de bénéficiaires qui payent une partie des fruits et légumes, tandis que l'association abonde le reste. Tous les produits sont cultivés par l'agricultrice pujaulaine, Mme Lopez, et permet à des familles peu aisées de manger des choses saines à prix abordable.