PONT-ST-ESPRIT La mairie revoit le règlement de formation, la CGT dénonce "un 49-3 local"
« On nous supprime encore des acquis sociaux » : la CGT des agents municipaux de Pont-Saint-Esprit n’y va pas par quatre chemins pour évoquer le changement du règlement de la formation des agents de la commune.
Un changement voté lors du dernier conseil municipal, et qui prévoit dorénavant que les agents ayant besoin d’une formation de remise à niveau ou d’une formation tremplin pour intégrer la préparation aux concours de la fonction publique devront prendre les jours nécessaires sur leurs congés ou RTT et ne seront pas remboursés des frais annexes.
49-3, « un chiffre à la mode »
Une délibération présentée le 30 juin en comité technique, où sont représentés les élus et les représentants du personnel : « nous n’étions pas d’accord en première instance, explique Jean-Paul Chainet, élu CGT au comité technique. Le sujet a été reporté à la seconde séance, le temps de trouver un accord. » Las, aucun accord ne sera trouvé, et la délibération reviendra sans la moindre modification en seconde séance : « ils nous ont convoqué sur la même chose, alors nous avons boycotté le comité technique. Ça ne les a pas fait réagir (les élus, ndlr), ils ont voté entre eux », affirme Jean-Paul Chainet.
« Nous avons décidé de ne pas modifier la délibération, revendique le maire Roger Castillon, président du comité technique. Aucun représentant du personnel ne s’est présenté. Ils font comme ils veulent, mais ils avaient là une occasion de discuter. » Quant aux mots du syndicat, qui accuse la mairie d’avoir pratiqué « un 49-3 local », le maire les balaye : « c’est parce que c’est un chiffre à la mode. »
« On ne lâchera pas »
Sur le fond, le maire se justifie en affirmant que « la préformation ne peut pas être prise sur le temps de travail. Quelqu’un qui veut passer un concours, ce qui est une démarche personnelle, s’il n’est pas au niveau, doit prendre sur son temps personnel. » Pour la CGT, c’est plus compliqué que cela : « la mairie tique sur des agents qui auraient bénéficié de jours pour la remise à niveau et la formation tremplin et qui ne seraient pas présentés au concours, affirme le représentant cégétiste. Ça touche deux agents, et on en fait une généralité. »
Résultat, « on pénalise ceux qui en ont le plus besoin », note Jean-Paul Chainet, dont le syndicat appelle à « rediscuter le règlement. » Une démarche qui ne viendra pas des élus, à en croire le maire : « j’aurai un avis le jour où les propositions viendront de la part des syndicats. » S’il est encore trop tôt pour évoquer une grève, la CGT l’affirme : « on ne lâchera pas. »
Thierry ALLARD