BELLEGARDE Encierros d'hiver : encore un joli succès, "malgré un vent à décorner les taureaux"
Les traditionnels encierros d'hiver, organisés par le club taurin Jeunesse Bellegardaise, sont de retour. Dès le premier dimanche, cette manifestation a réuni environ 1 000 personnes. Les conditions météorologiques ont un quelque peu refroidi les spectateurs les dimanches suivants, mais la passion de la bouvine est toujours bien présente.
Les encierros d'hiver sont de retour à Bellegarde. Tous les dimanches depuis le 15 janvier et jusqu'au 19 février, le club taurin Jeunesse Bellegardaise invite les amateurs de sensations fortes à se mesurer aux taureaux d'une dizaine de manades sur la place de l'ancien Bouvaoù à Bellegarde. Le succès a été au rendez-vous dès la première date, avec un millier de personnes dans et autour du parcours installé pour l'occasion.
Les deux dimanches suivants ont vu un taux de fréquentation légèrement en baisse, environ 600 entrées. "L'an dernier, nous étions autour de 800 personnes par encierro, mais la météo est moins clémente cette année, avec un vent à décorner les taureaux, explique Amandine Delome, membre du club taurin. Mais on fait avec. C'est tout de même une belle fréquentation. Il y a trois ans en arrière, nous faisions en moyenne 500 entrées par course."
Hier, dimanche 5 février, le mistral soufflait fort encore. Doudounes sur le dos, à l'exception de quelques adolescentes téméraires qui se baladaient le ventre à l'air, les spectateurs se sont pressés en nombre - près de 600 personnes encore - devant le guichet de billetterie. Les manades invitées ce jour portaient nom d'Aubanel et Chaballier. "Nous avons vocation à travailler avec des manadiers locaux et, pour certains d'entre eux, ceux qui n'ont pas forcément la chance d'être engagés sur d'importantes courses camarguaises", précise Amandine.
Solidaire des acteurs de la bouvine, le club taurin Jeunesse Bellegardaise, créé en 2014 et organisateur d'une vingtaine de courses par an, profite de cet événement soutenu par la ville de Bellegarde, pour renflouer ses caisses. "Sur les courses camarguaises, une fois qu'on a payé les manadiers, les raseteurs, les assurances et les docteurs, le budget n'est pas toujours à l'équilibre", regrette la bénévole. Mais la passion l'emporte à chaque fois, pas question de baisser les bras, malgré les difficultés financières, mais aussi les attaques, la dernière en date, un appel à réformer la bouvine, lancé par plusieurs élus animalistes et écologistes et autres personnalités dans une tribune publiée dans Le Monde.
Une manifestation "des ruraux" est prévue ce samedi 11 février à Montpellier. "Nous en serons. Ça nous tient à cœur, lâche Amandine Delome. On défend une économie bien sûr, mais avant tout des valeurs. Nous avons été éduqués avec le monde de la bouvine, ce qui nous a inculqué le respect des animaux, des gens, car les événements taurins sont un vecteur social. Nous recevons du plus petit gamin qui va découvrir pour la première fois les taureaux jusqu'aux papys et mamies avec qui nous discutons. Peut-être la seule conversation qu'ils auront eu de la journée."
En attendant, les encierros d'hiver se poursuivent. Le prochain aura lieu le dimanche 12 février avec les manades Didelot-Langlade et Labourayre, puis le 19 février avec les manades Du Juge et Pla. Et déjà, le club taurin annonce une nouveauté pour cette année 2023, l'encierro de toros espagnols dans les arènes PIerre Aubanel de Bellegarde, à la fin du mois d'août.