NÎMES Les Restos du Coeur inaugurent leur nouveau centre d’activités de l’est de la ville

Ce samedi matin, lors de l'inauguration du centre d'activités Nîmes-est des Restos du Coeur
- Thierry AllardAprès six mois de fermeture dans le quartier du Chemin-Bas-d’Avignon, les Restaurants du Coeur ont ouvert leur nouveau centre d’activités le 10 mars dernier à l’ancienne route d’Avignon. Le lieu, qui a été inauguré ce samedi, fonctionne déjà à plein.
« Ça a été un vrai crève cœur de prendre cette décision », rejoue le président des Restaurants du Cœur du Gard, Alain Bourdereau. Cette décision, à savoir fermer le centre d’activités historique de l’association rue Delestraint au Chemin-Bas-d’Avignon en septembre dernier, les Restos l’ont prise car « il a fallu se rendre à l’évidence », dit pudiquement le président. L’évidence qu'aider des familles dans la difficulté devenait impossible dans le climat d’insécurité lié au trafic de drogues au cœur du quartier.
« Mais abandonner les familles qui ont besoin de nous, ce n’est pas le genre de la maison », reprend Alain Bourdereau. Alors les Restos ont tout mis en œuvre pour accueillir les familles du Chemin bas et du Mas de Mingue dans ses autres installations nîmoises, et ont pu compter aussi sur le relais d’autres associations des quartiers. Puis, avec le soutien de la délégation régionale et du niveau national de l’association, les bénévoles nîmois se sont mis en quête d’un autre local pour couvrir cette zone de l’est de la cité des Antonin. Ils ont trouvé leur bonheur dans un local commercial de 370 mètres carrés de l’ancienne route d’Avignon, dont a fallu aménager l’intérieur à l’aide de préfabriqués. Un gros travail, symbole de « l’implication, de la volonté de rien lâcher de nos bénévoles », soulignera Sylvie Cadic, déléguée régionale Occitanie des Restos du Cœur.
« Aujourd’hui, nous travaillons dans des conditions optimales », affirme Alain Bourdereau, même si les 34 bénévoles du centre d’activités de Nîmes-est sont trop peu nombreux. Il faut dire que le centre ne manque pas d’activité, avec « 363 familles inscrites, un chiffre qui augmente chaque jour, et 24 530 repas gratuits servis depuis l’ouverture », souligne le président des Restos du Cœur dans le Gard. Et, dans son espace dédié spécialement à la petite enfance, le centre accueille « 82 bébés de 0 à 36 mois », rajoute-t-il.
De quoi assumer la mission des Restos du Cœur, celle « d’amortisseur social », comme le résume Alain Bourdereau, en aidant, accompagnant et écoutant les plus fragiles, sans se contenter de leur donner un repas. « C’est un grand soulagement de vous savoir ici », dira l’adjoint au maire de Nîmes, François Courdil, qui affirmera ressentir « à la fois une grande fierté de voir votre engagement, mais aussi un grand aveu d’échec de notre société », dans une ville « frappée de plein fouet par la précarité. » « Nous sommes dans un des départements parmi les plus pauvres de France, où un habitant sur dix vit dans un quartier prioritaire », rappellera pour sa part le sous-préfet Mathias Nieps.
Le représentant de l’État estimera que les Restos du Cœur « assument une mission de service public », justifiant le soutien financier de la Ville et des services de l’État. D’ailleurs, le sous-préfet annoncera que l’État viendra subventionner le projet de nouveau centre d’activités à hauteur de 20 000 euros sur les 102 000 euros qu’il a coûté à l’association.
Le représentant de l’État dira ensuite un mot des anciens locaux de l’association : « je lutte pied à pied pour que les services, qu’ils soient privés, publics ou associatifs, restent dans les quartiers, je veux trouver des services publics ou associatifs à mettre dans vos anciens locaux pour ne pas céder un pouce de terrain aux dealers », affirmera Mathias Nieps.